Au début du XXe siècle, l'île d'Oléron possédait un réseau ferroviaire qui reliait ses principaux villages. Son existence fût de courte durée du fait de l'essor des nouveaux moyens de locomotion.
L'île d'Oléron mène grand train
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l’engouement pour le train fait rage. Chaque département veut son réseau, chaque commune, sa gare. En 1865, une loi autorise ces collectivités à construire des « voies ferrées d’intérêt local » et le réseau secondaire se développe considérablement. Les îles n’échappent pas à cet enthousiasme. L’île de Ré possède sa ligne dès 1899. L’île d’Oléron devra attendre un peu plus longtemps. En effet, malgré les demandes répétées d’André Bouineau, maire du Château-d’Oléron et fondateur de la Compagnie oléronnaise de navigation, le Conseil général de la Charente-Inférieure n’émet un vœu favorable à la construction d’une ligne qu’en 1894. Sa mise en place effective n’interviendra que dix ans plus tard.
L’inauguration de la ligne a lieu le 24 avril 1904. Elle s’étend sur 36,4 km entre Saint-Trojan-les-Bains et Saint-Denis-d’Oléron et possède un embranchement pour Boyardville à partir de Sauzelle (4,7 km). Dès le 25 avril 1904, quatre allers-retours quotidiens de 2 heures et 20 minutes permettent de relier le sud de l’île d’Oléron au nord et, à partir du 17 mai 1904, Boyardville est desservie trois fois par jour. Le réseau complet compte 28 arrêts, dont plusieurs facultatifs. Il est concédé à la Compagnie des chemins de fer économiques des Charentes qui emploie, sur l’île, une quarantaine de personnes pour son fonctionnement et son entretien.
Terminus, tout le monde descend
L’existence du réseau oléronnais sera de courte durée. Après la première guerre mondiale, pour réduire les déficits, le trafic est ramené à deux allers-retours quotidiens. Dès les années 1920, l’amélioration du réseau routier (routes bitumées en 1924), l’essor de l’automobile et des autobus concurrencent considérablement le train. En 1927, une première ligne d’autobus permet de rejoindre Saint-Denis à partir de Saint-Trojan. Le train n’assure alors plus qu’un aller-retour par jour. Aussi rapide mais beaucoup moins cher à l’entretien, l’autobus remplace définitivement le train en 1934 pour le trafic voyageurs. L’année suivante, le rail cesse de transporter les marchandises et la ligne est définitivement fermée.
Les nostalgiques de cette époque dorée du rail pourront encore admirer quelques vestiges de cette ligne puisque plusieurs bâtiments de gares ou de stations subsistent sur l’île d’Oléron. Les rails ont par contre été définitivement démontés pendant la deuxième guerre mondiale. Aujourd’hui, la ligne peut être parcourue grâce aux pistes cyclables qui en empruntent, en partie, le tracé. Pour ceux qui souhaitent absolument profiter des joies du chemin de fer, le P’tit train de Saint-Trojan-les-Bains pourra les mener de cette ville jusqu’à la pointe de Maumusson. Sans oublier, par souci de précision historique, que cette ligne touristique, ouverte au public en 1963, suit un tout autre circuit que la ligne de 1904.
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