Une certaine obligation morale chrétienne avait fait que les oléronaises devaient porter des coiffes. Elles exploitaient cet accessoire au quotidien ainsi que pour les occasions spéciales.
Les coiffes à travers l'histoire
Se faire traiter de sorcière dans la rue parce qu’on est sans coiffure était pour la femme d’autrefois une honte. Elle n’apparaissait donc en public que vêtue d’une coiffe confectionnée de façon artisanale. Après des interdits royaux sur le mode vestimentaire des épouses d’artisans riches vers le XVe et XVIe siècle, le costume traditionnel oléronais se confirmait finalement vers le début du XIXe siècle. Ainsi, la coiffe est devenue l’accessoire-clé de la tenue féminine. Elle était plus large et dominante. Avec l’essor du commerce, les ouvrières ne se sont pas privées d’utiliser différents ornements pour rendre les coiffes plus extravagantes. Guirlandes de fleurs, tulle brodé, mousseline de soie entrent dans la confection de la coiffe pour offrir une multitude de modèles.
Vers la fin du XIXe siècle, lorsque les premières cartes postales sont apparues, on pouvait remarquer la présence forte de la coiffe sur tous les clichés. Plus tard, après la Première Guerre mondiale, les jeunes femmes de la campagne, se voulant être plus modernes, commençaient à porter la coiffette, une version de coiffe moins dimensionnée et moins encombrante. Les oléronaises portaient des coiffettes agrémentées de ruchés de soie. Les attaches libres dans le dos étaient ponctuées de percale, de mousseline et de dentelle en guise de bordure. Les seules femmes à porter la traditionnelle coiffe étaient les mariées et les personnes âgées.
Les différentes coiffes de l'île d'Oléron
La belle île d’Oléron a vu ses dames accueillir des coiffes qui se déclinent en plusieurs modèles selon les envies, leur âge, leur rang social, leur fierté, mais aussi en fonction de l’occasion : deuil, mariage, cérémonie, etc. Mais avant que la tête ne reçoive la coiffe, une calotte doit être impérativement posée pour enfermer les cheveux afin de ne pas salir la coiffe. Elle est légèrement en forme de trapèze de 20 cm de haut et dont la grande base se trouve en l’air. Les épingles jouent un rôle important dans le maintien aussi bien de la calotte que de la coiffe.
Voici quelques coiffes typiques de l’île d’Oléron :
La plus petite des coiffes se nomme la « câline ». Elle est généralement portée au quotidien. La câline suit la forme de la calotte, mais elle comporte des plis sur le devant, sur les deux coins supérieurs ainsi que des ailettes mobiles laissées à l’arrière. La câline peut être conçue avec un tissu de coton blanc ou en mousseline de coton. Quelquefois, les femmes la portaient les dimanches. Dans ce cas, la coiffe peut être agrémentée de tulle brodé.
Découvrons la colinette qui met en avant la présence d’arçon cousu aux deux coins supérieurs de la calotte. C’est sur ce fil de fer qu’est posé le fond de la coiffe. Elle est cependant plus ample et riche en éléments décoratifs.
La quichenotte ou quich’not est un modèle hérité des Anglaises, du temps où leur peuple occupait la province vers le XIVe siècle. Elle enveloppe élégamment la tête grâce à sa forme demi-cylindrique allongée. Un volant tombe alors jusqu’aux épaules pour compléter la coiffure.
Pour se démarquer lors des cérémonies, le ballon est la meilleure coiffe qui soit. Elle est très large et généreusement ornementée. Quant au ballet, c’est la coiffe typique orléanaise. En enveloppant ainsi la câline, elle couvre le visage du soleil.
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