Le mercredi 23 novembre 2016, la ministre de l’Environnement a annoncé un nouvel appel à projets pour le parc éolien en mer d’Oléron.
Le projet éolien au large d’Oléron
Oléron porte un projet de parc d’éoliennes offshore, ces machines destinées à capter l’énergie du vent pour la convertir en électricité. Ce projet, d’une puissance totale de 500 MW, comprendra de 60 à 80 éoliennes implantées à 15 km du port de la Cotinière, pour la plus proche. Le parc fournira de l’électricité à 650 000 habitants, couvrant ainsi l’équivalent de la consommation de la population charentaise maritime. Son coût est estimé à deux milliards d’euros et sa construction entraînera la création de 400 à 600 emplois locaux. À terme, son entretien exigera la présence d’une centaine d’employés locaux. Sa mise en service est prévue pour 2023.
Voici un récapitulatif des principales étapes du projet depuis 2015 :
- Mai 2015 – Le Conseil maritime de façade valide une zone favorable à l’éolien en mer au large d’Oléron. La décision intervient à la suite d’un travail cartographique et d’une réunion de concertation.
- Juin 2015 – La ministre de l’Environnement annonce le lancement de l’appel d’offres pour la fin 2015.
- Juillet 2015 – La Loi de transition énergétique pour la croissance verte est adoptée. Elle prévoit de porter la contribution des énergies renouvelables à 40 % de la consommation énergétique totale du pays en 2030. L’énergie éolienne cadre bien avec le projet gouvernemental.
- Octobre 2015 – WPD inaugure la zone de développement de son premier parc éolien en mer sur la façade atlantique.
- Février 2016 – Des élus et des acteurs économiques de la région réclament le troisième appel d’offres.
- Mars 2016 – WPD confirme le potentiel éolien après deux années de mesures.
- Novembre 2016 – Ségolène Royal annonce le lancement de l’appel d’offres éolien en mer au large d’Oléron.
Un grain de sable dans le projet éolien offshore ?
Le développement du projet éolien offshore au large d’Oléron a été confié à WPD Offshore, une entreprise allemande connue pour avoir déjà installé 1 700 éoliennes dans le monde. L’entreprise compte bien répondre à l’appel d’offres, car elle s’est attachée à travailler en collaboration avec les élus, les administrations, les acteurs économiques locaux, notamment les pêcheurs.
Pourtant, le projet doit faire face à une contestation de la part de cinq associations protectrices de l’environnement, dont la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Ces dernières critiquent l’emprise du projet (100 km²) et son implantation dans le Parc naturel marin, une zone protégée pour certaines espèces, comme les oiseaux migrateurs, les chauves-souris et les tortues. Par ailleurs, un avis défavorable au projet a été émis par l’agence des Aires marines. Tous ces contestataires craignent aussi les nuisances inévitables, notamment les fuites de lubrifiants, nécessaires à leur fonctionnement, l’oxydation des matériaux, et les vibrations perturbantes pour les mammifères marins. Sans oublier le béton et les pieux. Enfin, ces associations anticipent sur la probabilité que les bateaux de pêche oléronais soient exclus de la zone.
En réponse, l’entreprise déclare que l’expérience montre qu’à terme les populations de poissons augmentent, car l’éolienne fonctionne comme un récif. De plus, elle s’engage à créer des zones navigables pour les pêcheurs.
Attendons l’enquête publique préfectorale d’autorisation préalable qui tranchera le débat !
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