Les marais salants de l'Île d'Oléron offrent une véritable curiosité aux adeptes de la nature. Venez vite découvrir ce que cache la petite "corne de sel".
La salicorne, que nous raconte-t-elle ?
C’est en 1554, dans une édition hollandaise de l’Histoire des plantes de Rembert Dodoens que l’on retrouve la plus ancienne trace de la salicorne, entre autres, grâce à ses illustrations facilement comparables à l’apparence si particulière de la plante. Pourtant, deux siècles plus tôt, certains auteurs du Moyen-Orient désignaient la plante sous le nom de Kalia, qui devint alcali en français et définit la soude en terme scientifique.
En effet, à la fin du Moyen-Âge, les artisans du verre migraient, à la recherche de la plante précieuse qui, une fois incinérée, formait des cristaux de soude, nécessaires à la production du verre.
Cette technique d’extraction de la soude est abolie depuis le XVIII° siècle, remplacée par des procédés beaucoup moins naturels, comme l’ammoniaque. Dans certains pays moins développés, on utilise encore ce moyen de combustion, notamment pour la fabrication du savon.
Par ailleurs, la salicorne possède des vertus intéressantes et excellentes pour la santé, notamment grâce à sa composition saline et ses substances en calcium, en phosphore, en silice, en zinc et en manganèse. De plus, c’est un nutriment riche en vitamine A, C et D, recommandé pour un complément alimentaire.
Fraîchement cueillie, la salicorne accompagne généreusement les plats cuisinés de poissons ou les salades.
Elle révèle également d’autres propriétés thérapeutiques car on lui attribue des fonctions dépuratives et diurétiques.
La salicorne, le cactus du littoral
La salicorne est une plante grasse halophile donc gourmande en sel. Elle s’inscrit dans la famille des chénopodiacées, comme les betteraves et les épinards. Elle dépasse rarement les 20 cm de hauteur et sa forme ligneuse à la base, se termine par de multiples petits rameaux cylindriques constitués de petites feuilles soudées par paire. Les fleurs et les fruits de la plante sont tellement minuscules, qu’ils sont à peine perceptibles.
On l’appelle aussi le haricot de mer ou la plante passe pierre. Elle ressemble beaucoup à un petit cactus sans épines.
L’hiver, la salicorne n’est pas visible. Elle se développe au fond de l’eau, à proximité des marais salants de l’Île d’Oléron, enfouie dans la vase. Au printemps, à la recherche de la lumière, elle vient s’étendre au bord des rives, généralement en petits groupes formant des touffes.
Elle peut être cultivée : semée dès le début du printemps, elle se cueille à la main à partir du mois de mai jusqu’à la fin de l’été.
Les marais salants de l’Île d’Oléron regorgent de ces petites plantes vertes, mais ne vous méprenez pas, même si elles restent discrètes, vous pourrez l’apercevoir. Une balade à vélo ou à pied le long des marais salants est une belle occasion pour observer le bord des berges et qui sait, vous y verrez peut-être la salicorne pointer le bout de sa corne…
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